SANSON Louis Charles Martin

° Paris, ca. 1746 ; † Auxerre, 20 XI 1812.

- f. de Charles Jean-Baptiste, bourreau de Paris, & Jeanne Gabrielle Berger (sa seconde femme).

- Bourreau de Tours (1768-1795), de Dijon (1801-1807), puis d'Auxerre (1807-1811). Demi-frère de Charles Henri Sanson, exécuteur de Louis XVI (21 I 1793).

- À Tours, il succède à Gilles François Nicolas Berger, qui lui est apparenté par sa mère (1768). En 1793, il devient membre du comité de surveillance de la ville, effectuant lui-même des perquisitions aux domiciles des suspects et des étrangers. Le 24 VII 1793, à Chinon, il guillotine un soldat nommé Jacques Payelle, coupable d'avoir crié en public : « Vive le Roi ! À bas la République ! ». Il exécute ensuite un certain Frapin, le 2 IV 1794 ; la tête étant restée suspendue, il est obligé de couper le cou du supplicié avec un couteau ! Cette boucherie, et la sympathie qu'il affiche pour Hébert (guillotiné le 24 III 1794), déchaînent contre lui les Tourangeaux, qui exigent l'ouverture d'une enquête. Dès le 20 IV 1794, la municipalité de Tours lui signifie qu'il y a incompatibilité entre ses fonctions de bourreau et de membre du comité de surveillance de la ville. Ecarté de la vie politique, il finit par céder son poste de bourreau à son beau-frère Pierre François Etienne Desmorest (1795), époux de Gabrielle Sanson.

- Nommé à Dijon (1801), il ne reste que quelques années dans cette ville : en 1807, il permute en effet avec Louis Antoine Stanislas Desmorest, titulaire du poste d'Auxerre. Pendant son activité comme bourreau de l'Yonne, ceci du 21 VIII 1807 au 25 X 1811, il procède à huit exécutions capitales à Auxerre, Sens et Tonnerre, et expose jusqu'à soixante-dix condamnés aux piloris des places publiques dans ces trois villes. Il finit par se démettre de son poste en faveur de son petit-neveu Pierre Nicolas Jouenne (1812), fils de Nicolas Lubin & Martine Henriette Hérisson (fille de Pierre & Madeleine Claude Gabrielle Sanson). Il meurt peu après à Auxerre, solitaire, sa seconde femme résidant à Paris chez son neveu, le bourreau Henri Sanson.

x1 N.

x2 (Tours, 1787) Marie Victoire Collet de Charmoy, f. de Jacques André & Henriette Antoinette Madeleine Lorget ; son frère, Jacques Bonaventure Collet de Charmoy, sera bourreau à La Rochelle (1789) et à Amiens (1796-1816) ; elle est aussi apparentée à Charles Jean Alexandre Collet de Charmoy*, né à Joigny (29 I 1756), membre du conseil des Cinq-Cents (1798) et du Corps législatif (1799-1801).

 

Pierre Le Clercq

[Dumont ; Alm 865 ; BSSY 96 (1953) 256 / R. Fauchereau ; Michel & Danielle Démorest / Dictionnaire des bourreaux (1996)]