Je vous souhaite la bienvenue !
Ayant atteint l'âge des premiers bilans, où l'on confronte habituellement ses rêves de jeunesse avec ce qu'il en est finalement advenu, j'ai éprouvé le désir de présenter sur un site personnel, ouvert à tous, les différentes facettes des activités auxquelles je me suis adonné au cours de ma vie. M'étant toujours intéressé de près aux biographies d'autrui et aux histoires familiales, j'ai pensé que mon propre parcours, certes ordinaire, pourrait néanmoins retenir l'attention de tous ceux qui sont animés par la même curiosité que moi.
J'ai décidé de ne pas écouter ceux qui me disent : Raconte pas ta vie !
Je m'appelle donc Pierre Raymond Joseph Le Clercq. Né le dimanche 13 mars 1949 à Auxerre, au 17 rue Paul-Armandot, j'ai passé les premières années de ma vie à suivre mes parents dans leurs pérégrinations, m'installant avec eux à Mars-la-Tour en 1954 puis à Saint-Avold, en 1955, où nous avons élu domicile avec mon frère puîné au 57 de la rue du Maréchal Foch.
Au cours de mon enfance, je n'avais qu'un seul rêve : devenir amiral ! Cette volonté de sillonner les océans à la tête d'une flotte, qui m'a suivi à Mars-la-Tour puis à Saint-Avold, m'était venue en admirant chaque jour la jolie bonbonnière de notre voisine du dessus, à Auxerre, dont le couvercle avait la forme d'un bonnet de marin, surmonté de son gros pompon rouge. J'ai dû cependant renoncer à ma carrière maritime lorsque, à l'âge de treize ans, présentant à mon père un dossier d'inscription à l'école des mousses de Toulon, je me suis vu répondre d'une voix sans appel : Passe d'abord ton bac ! J'ai donc dû poursuivre sans enthousiasme une scolarité ordinaire auprès de mes parents, regrettant qu'en lieu et place d'un cuirassier voguant sur les vastes océans on ne me proposât qu'un petit bac, tout juste bon à traverser les ruisseaux. Resté sur le quai de mes rêves d'enfant, j'ai fini par devenir un simple marin d'eau douce.
C'est à Saint-Avold que j'ai effectué mes études secondaires de la sixième à la terminale, au lycée Jean-Victor Poncelet. Après l'obtention du baccalauréat en 1967, j'ai rejoint mes parents qui trois mois plus tôt venaient de s'installer à Paris, au 8 de la rue Manin. J'ai alors commencé des études universitaires d'anglais et de suédois au centre Censier, à Paris, où j'ai vécu l'insurrection de mai 1968. Au cours de mes dix années d'études à Paris, j'ai obtenu une maîtrise d'anglais, une maîtrise de suédois et une licence de français, et j'ai passé tous les certificats de la première année du doctorat de troisième cycle en linguistique anglaise, avec un nouvel objectif professionnel : celui de devenir un jour professeur agrégé d'anglais. Lors d'un séjour en Suède, j'ai aussi obtenu, à l'université d'Upsal, un diplôme de langue suédoise réservé aux étrangers. Outre l'anglais et le suédois, j'ai également tenté d'apprendre le japonais, le finnois, le néerlandais et le breton mais n'ai pas persévéré dans cette voie.
Pour pratiquer en France la langue suédoise, je me suis mis à fréquenter en 1971 l'église suédoise de Paris, au 9 de la rue Médéric, où j'ai fini par intégrer la chorale en 1973. Depuis lors, je n'ai cessé de chanter des chants profanes et religieux avec cet ensemble vocal, participant à tous les programmes musicaux traditionnels de la Sainte-Lucie et de la Sainte-Vaubourg et à l'enregistrement de deux disques, ceci le 29 avril 2001 puis le 18 mai 2008.
En 1977, ayant échoué pour la troisième fois aux épreuves de l'agrégation d'anglais, j'ai finalement abandonné mon projet de devenir professeur de langue au lycée, voire à l'université, pour me chercher un tout premier emploi. J'ai ainsi débuté ma vie professionnelle comme aide-magasinier chez Rhône-Poulenc, à temps partiel, ceci à Aubervilliers où j'avais emménagé avec mes parents dès juillet 1969, dans un immeuble tout neuf situé au 130 de la rue Henri-Barbusse. J'ai fini toutefois par accepter, en 1979, un poste plus lucratif et moins harassant à l'ambassade de la République fédérale d'Allemagne à Paris, où j'ai pu faire une modeste carrière jusqu'à mon départ en retraite le 1er juillet 2014. J'y ai appris l'allemand au contact de mes collègues germaniques.
En 1978, alors que je travaillais encore en intérim chez Rhône-Poulenc, je me suis associé avec mon frère puîné et un ami à lui, tous deux instituteurs depuis peu, pour élaborer avec ceux-ci une méthode d'enseignement de la lecture destinée surtout aux élèves en difficulté scolaire. Nous avons publié cette année-là un petit manuel intitulé Le samedi de Bruno, à compte d'auteur, qui a eu l'heur de retenir l'attention du directeur des éditions Magnard. Nous avons pu ainsi entrer, dès 1979, dans le groupe des auteurs attitrés de cette maison d'édition spécialisée dans les livres d'école, ce qui nous a permis de faire éditer toute notre méthode, rebaptisée Mon copain Bruno, et de développer divers projets proposés par l'éditeur, dont une série de cahiers de vacances intitulés Loulou et Babette, du CP au CM2, puis un Livre de bord destiné aux enseignants du primaire. J'ai publié également, toujours au sein des éditions Magnard, quelques articles de pédagogie dans la revue Préparons l'Avenir, et j'ai fait partie enfin, pendant plusieurs années, du comité de lecture chargé d'évaluer les manuscrits proposés à cette maison d'édition.
En 1979, j'ai aussi commencé à m'adonner à la généalogie. Pendant toute mon enfance et mon adolescence, j'avais consacré chaque moment de loisir à dessiner de manière intensive. Cette passion m'avait quitté subitement en 1971, lorsque je m'étais mis à pratiquer la calligraphie japonaise dans le cadre de mes trois années d'apprentissage du japonais aux Langues Orientales. En mettant un terme à ces études infructueuses, j'ai cessé toute pratique picturale pendant de nombreuses années. La généalogie a donc pris le relais. Pour moi, le goût que j'ai acquis pour l'histoire des familles est résolument tourné vers le futur. C'est une chanson de mon ami généalogiste Michel Démorest qui le proclame haut et fort : quand les souvenirs s'effacent, c'est notre avenir qui passe.
En 1981, tandis qu'un peu partout en France se créaient des associations spécialisées dans l'étude des familles, j'ai adhéré à la Société généalogique de l'Yonne qui venait d'être fondée. J'y ai lancé, en 1984, une campagne de relevé de tous les actes de mariage qui avaient été inscrits, avant 1793, dans les registres paroissiaux des 512 anciennes paroisses de l'Yonne, constituant à cet effet une équipe de 200 bénévoles au fil des ans. Cette initiative m'a valu d'être élu vice-président de la Société généalogique de l'Yonne en 1992. Après avoir dirigé cette vaste campagne collective pendant vingt ans, effectuant moi-même une trentaine de relevés, j'ai finalement passé le relais en 2005 à une femme faisant partie depuis longtemps, comme moi, du conseil d'administration et du bureau de l'association. C'est elle qui a achevé le travail en 2010. Le 11 octobre 2014, j'ai été élu président de ladite Société généalogique de l'Yonne.
Mon père a terminé sa carrière professionnelle le 28 février 1983, à l'âge de cinquante-sept ans. Je résidais encore chez mes parents à l'époque, occupant toujours ma chambre d'étudiant dans leur appartement à Aubervilliers. En fait, je puis m'enorgueillir d'avoir battu très largement le triste record du héros du film Tanguy, puisque ce sont mes parents qui ont fini par me quitter, en 1990, alors que j'avais atteint l'âge de quarante et un ans. J'ai racheté leur appartement d'Aubervilliers et ils sont partis s'installer définitivement à Auxerre, soulagés de ne plus m'avoir constamment à leurs côtés. Resté seul dans mon chez-moi, j'ai continué mes diverses activités culturelles et associatives : le chant choral, la recherche pédagogique, la généalogie mais aussi la danse folklorique.
C'est en 1983 que j'ai rejoint à Paris le groupe folklorique L'Alsace musicale. Grâce à cette nouvelle occupation, j'ai pu participer à l'animation de toutes les fêtes à la choucroute organisées par les municipalités de la région parisienne. J'ai aussi pris part avec mon groupe à deux émissions télévisées, dont la toute dernière émission de variété Lahaye d'honneur du chanteur Jean-Luc Lahaye. Malheureusement, par manque croissant d'effectif en raison du renouvellement insuffisant des danseurs et danseuses, nous avons été contraints de dissoudre en 2003 ce vieux groupe folklorique alsacien, fondé à Paris en 1934. Depuis lors, je ne cesse de m'interroger : qu'est-ce que les valses deviennent sans moi et sans tous les folkloristes dont le nombre continue de décroître ?