Le blues du voisin
Paroles et musique de Michel Démorest
T’as un voisin qu’a une trompette,
Il a le blues dans la peau.
Souvent le soir, quand il répète.
Alors tu éteins la radio,
Tu allumes une cigarette,
Tu colles ton nez aux carreaux
Et tu fredonnes dans ta tête
Comme on chantait dans le ghetto.
Georgia, Georgia !
Gloria, Gloria !
Allélu… Alléluia !
Et quand il branche sa guitare,
Il a le jazz dans la peau.
Il joue des accords si bizarres,
Et sur un étrange tempo,
Que dans ta chambre à demi noire
Tu crois voir l’ombre de Django
Du plus profond de ta mémoire ;
Alors tu murmures en écho :
Swing guitar, Swing guitar !
Les yeux noirs, Les yeux noirs !
Swing guitar, Swing guitar, swing !
Swing guitar, Swing guitar !
Les yeux noirs, Les yeux noirs !
Swing guitar, Swing guitar, swing !
Un jour on l’a mis à la porte,
Faut pas se demander pourquoi :
La concierge et tous ses cloportes
N’appréciaient que l’harmonica.
Il est tombé des feuilles mortes,
L’hiver suivant fut très très froid
Et puis, au printemps, dans ton poste,
Tu as entendu cet air-là :
Georgia, Georgia !
Gloria, Gloria !
Allélu... Alléluia !
Maintenant, c’est une grande vedette ;
Ce soir, il passe à Bobino.
Ta concierge en est toute bête ;
Alors tu ouvres la radio,
Tu allumes une cigarette,
Tu colles ton nez aux carreaux
Et tu fredonnes dans ta tête
Comme s’il était dans son studio :
Georgia, Georgia !
Gloria, Gloria !
Allélu… Alléluia !
Swing guitar, Swing guitar !
Les yeux noirs, Les yeux noirs !
Swing guitar, Swing guitar, swing !
Maria Elena !
La Playa, La Playa !
Georgia, Georgia !
Sweet Georgia Brown !
Chanson achevée le 9 août 1980.